La bientraitance
L'établissement est engagé dans une démarche de sensibilisation autour de la question de la maltraitance. Nous avons ainsi travaillé en 2014 un livret bientraitance, qui comprend notamment une charte. Celle ci nous permet de questionner nos pratiques. Nous développons également des "mois à thème", qui nous permettent, sur un mois, d'être attentif à une pratique en particulier. Un ensemble de questions accompagne cette sensibilisation autour des pratiques. En préambule, la lettre d'engagement du directeur sur le sujet de la bientraitance :
Mot du directeur
L’établissement a souhaité mettre en place un « livret bientraitance ». Ce livret a pour objectif de proposer un cheminement réflexif autour de la bientraitance et de ce que ce savoir-être cherche à combattre : la maltraitance. Car, avant de parler de bientraitance, il faut être au clair sur ce qu’est la maltraitance, ce terme parfois un peu flou dans lequel certains y mettent tout, quand d’autres préfèrent nier son existence plutôt que de réfléchir aux mesures de prévention que tout un chacun qui s’occupe d’humain doit mettre en place. L’idée centrale est que la maltraitance n’est pas une fatalité, elle ne doit pas non plus être un sujet tabou. Parlons-en de cette maltraitance, dans ce qu’elle a de visible et de choquant, mais aussi dans ce qu’elle a d’insidieux, quand elle se cache dans des pratiques que nous trouvons « normales » : frapper une personne (fragile), c’est maltraitant ! Mais mentir à une personne, est-ce moins maltraitant ? Organiser sa vie ou prendre les décisions à sa place, est-ce moins maltraitant ? Toutes ses actions que l’on fait pour le « bien de la personne » qui font qu’on l’écarte de sa vie, sans plus tenir compte de ses souhaits, créent un terrain favorable à la maltraitance. Dès lors que nous accompagnons des personnes, qui plus est fragiles pour certaines, il est important de prendre le temps de réfléchir, de s’interroger et d’interroger nos pratiques.
Le groupe de travail a donc réfléchi à :
- un ensemble d’outils de réflexion : facteurs de risques, grille d’auto-évaluation
- un ensemble d’outils qui nous engagent : charte, actions de prévention
Ces outils permettront à l’équipe dans son ensemble de prendre l’habitude de se questionner sur l’accompagnement des résidants. Car, finalement, l’une des meilleures préventions qui soit est bien l’approche collective, celle qui permet à chacun de se rappeler qu’il n’agit pas seul, qu’il peut passer la main, qu’il peut profiter de l’équipe pluridisciplinaire pour interroger une situation avec laquelle il est mal à l’aise ou prendre de la distance.
Au fur et à mesure des interrogations collectives et d’une réflexion sur notre accompagnement, les bonnes pratiques deviendront une évidence, permettant ainsi de franchir encore un cap dans la bientraitance. Et au final, nous aurons encore progressé dans le respect de la personne et de sa dignité car c’est cela qui reste le plus important !
LA CHARTE BIENTRAITANCE – V1 – Juillet 2014
- RESPECTER LES CHOIX PERSONNELS DES RESIDENTS
- adapter l’heure de coucher et de lever aux préférences des résidants et non pas aux habitudes de travail
- laisser le choix aux résidants de participer aux activités
- être attentif aux désirs des résidants en tenant compte de leurs évolutions dans le temps
- PROPOSER UN ACCOMPAGNEMENT PERSONNALISE A CHAQUE RESIDANT
- avoir un comportement adapté à chaque pathologie et à chaque besoin
- être attentif au cadre de vie et à l’environnement de chacun
- proposer les activités à tous les résidants sans préjuger de leurs capacités
- respecter le silence du résidant et son envie d’être seul
- s’autoriser à explorer toutes les solutions, même celles qui ont été des échecs par le passé
- organiser son travail en fonction du résidant
- FAVORISER LA COMMUNICATION ET LES ECHANGES AVEC LES RESIDENTS
- se mettre face et à hauteur du résidant à chaque fois que l’on s’adresse à lui
- parler en douceur
- laisser le temps au résidant de s’exprimer sans chercher à répondre à sa place
- utiliser tous les modes de communication : parole, regard, toucher
- être attentif à ce que la personne dit ou veut exprimer
- tenir compte des réactions des résidants comme une éventuelle alerte, sans penser que son comportement est un fait exprès
- PERMETTRE UNE LIBERTE DE MOUVEMENT ET UN CONFORT DE DEPLACEMENT
- faire avancer les personnes en fauteuil toujours en avant
- éviter les déplacements brusques et/ou rapides
- prévenir la personne lorsque l’on veut la déplacer
- se déplacer au rythme du résidant
- installer confortablement les résidants dans leur fauteuil, leur chaise ou leur lit
- dire à la personne où on va avec elle
- laisser les résidants libres de leurs mouvements : ne pas utiliser la contention abusivement, ne pas fermer leur porte à clé dans la limite d’une prise de risque raisonnable pour la personne âgée ou son entourage
- RESPECTER LA DIGNITE ET L’INTIMITE DU RESIDENT : C’EST UN ETRE HUMAIN A PART ENTIERE
- lever et habiller tous les résidants, y compris le week end (sauf ceux pour qui un maintien au lit est préférable)
- soigner l’apparence des personnes : rasage régulier, maquillage, ongles suivant leurs désirs
- garder à l’idée que malgré ses incapacités ou ses pathologies, la personne comprend ce qui se passe
- être présent lors de la fin de vie et continuer à communiquer
- FAIRE DES REPAS UN MOMENT PRIVILEGIE
- se mettre à hauteur du résidant pour l’aider à manger
- accepter le refus du résidant de manger et le dire aux transmissions, tout en l’accompagnant pour assurer sa sécurité
- servir les boissons à bonne température
- s’assurer que le résidant dispose d’une carafe d’eau fraîche à proximité toute la journée
- être attentif à la présentation des plats
- adapter la consistance des aliments aux capacités des résidants
- s’assurer de la pertinence des régimes, en acceptant les écarts s’ils ne présentent pas de danger pour le résidant
- FAVORISER LA QUALITE DU SOMMEIL DE CHACUN
- adapter le coucher aux préférences des résidants
- respecter le projet de soins de l’établissement en ce qui concerne les changes la nuit
- respecter les demandes des résidants concernant les lumières (porte ouverte, lumière de salle de bain)
- SAVOIR ETRE GENERAL
- adapter l’accompagnement au résidant et non sa propre organisation
- faire preuve de discrétion
- prendre de la distance sur les propos et attitudes des résidants : ils ne sont pas dirigés contre la personne
- accepter de se questionner sur ses pratiques en équipe pluridisciplinaire
- LE TRAVAIL EN EQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE
- harmoniser les pratiques
- prendre les décisions en équipe pluridisciplinaire
- organiser le travail en fonction des résidants
- respecter le plan de soins, en sachant l’adapter aux circonstances
- assurer la traçabilité de ce qui est fait
ET RESPECTER LE TRAVAIL EN EQUIPE : le travail en équipe permet de prévenir les situations de maltraitance car :
- un agent épuisé peut « passer la main »
- une décision collégiale réfléchie peut permettre de diminuer les décisions arbitraires ou des décisions qui ne sont pas prises avec tout le recul nécessaire.
DONC UNE DECISION PRISE EN EQUIPE EST UNE DECISION QUI DOIT ETRE ACCEPTEE, APPLIQUEE SANS CHERCHER A LA REMETTRE EN CAUSE. Des temps d’évaluation sont toujours prévus pour prendre le temps de discuter et d’adapter les décisions prises car elles ne peuvent pas être figées.
Date de dernière mise à jour : 19/02/2024